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Aucune reproduction, même partielle, autres que celles prévues à l'article L122-5 du code de la propriété intellectuelle, ne peut être faite de ce site sans autorisation expresse de l'auteur. I'm sorry about all the French text that I'll be uploaded on this page. I know that a lot of English-speaking people cannot read in French, but since it isn't my mother language, I myself can't write so much in English. I truly apologize for not being able to give a more "universal" translation. |
C'est
C'est le goût dans ma bouche qui implore et supplie Qui attend sans détours des vautours abrutis Dont les tours aériens ont subi les sévices D'un alcool neptunien, au large des prémices. C'est l'herbe sous mes pieds quand je cours au printemps Dans les champs effeuillés de la neige et du vent Qui souffle parfois tant qu'on oublie qu'on y vit : On n'y trouve soudain ni l'absence ni la vie. C'est l'homme qui s'allonge dans son lit bien trop grand La tête sur l'oreiller comme sur le bois d'un banc Dont l'aise est si tremblante qu'il y siffle bien vite Un cantique, nécromante aux allures moscovites. C'est ma main lâchée à l'horizon des sables Qui coulent et tournent et tapent un socle balayable Dont la poussière minérale se retrouve dans mes yeux Sans que je l'y invite et les rend malheureux. C'est enfin le soupir que j'enfreins le matin En souriant docile à mes voeux enfantins : Dansant au gré des étoiles, j'ai perdu ma beauté. Elle m'est venue un soir mais on me l'a ôtée. C'est le vide. J'ai retrouvé le temps perdu
Il était sous mon lit Tâché de bleus et de cris Balayé, sans soucis J'ai effleuré le mal Sur sa peau de laine Il s'effeuillait et ses pétales Pleuraient J'ai rejoint le petit prince Sur sa lune lointaine Quand la terre se couchait, Je voyais des cratères J'ai songé au cristal Brillant passé dans mes pupilles Eclat clinquant dans mes cheveux Juste une danse sur l'herbe J'ai cru voir le rouge et puis Le noir. Ce soir la nuit ne tombera plus d'amour Tandis que mes yeux fermés offrent des rideaux de couleurs à ma pensée, une image se dessine peu à peu : j'entrevois dans le noir une forme distincte, un corps qui flotte dans l'air. Les contours sont bien nets, j'aperçois mes traits enfantins. La tête face au ciel, j'ouvre mes yeux grands comme des flammes blanches. Mon dos est droit, à peine cambrée par la chute qui n'en finit pas. Cet espace noir, vide, neutre, semble créer une gravité certaine qui m'attire vers le sol, encore et encore, et qui force à mon corps à cette position de l'endormie. Je porte une robe blanche, dont les légères voilures se lèvent face au vent que je crée, comme pour me sauver de moi-même, et pourtant toujours je sombre vers la fin, vers le début, vers ce qui m'attend en bas. Et bien que mon corps soit là, je me sens invincible, légère comme un esprit sans peau, sans muscle, sans os. Je me sens inexistante et pourtant plus en vie que jamais. Dans ma chute glacée, je suis inconsciente, je pense mais je n'existe plus. Je suis un corps qui bouge à peine et dont les membres un à un perdent leur force. Je suis une plume qui, au lieu de virevolter gaiement comme une feuille d'automne, comme une caresse de décembre, annonce son arrivée par grands coups de tonnerre. J'aperçois sur mes côtes des effilures de satin.
Et la vitesse s'accélère soudain ; mes cheveux commencent à étouffer mon visage, les mèches époussettent mon cou avant de l'enserrer, comme un meurtrier consciencieux. Je n'arrive plus à respirer mais je le sens à peine, car mon corps ne compte plus. Peu m'importe la beauté, peu m'importe la vie, tant que j'ai l'esprit. Tant que mon âme est légère, si légère.. si, si, si. Si flottante comme une ombre, une ombre qui éclaire une vie de son existence même. Et cette ombre soudain, Retombe dans mon corps, l'enfonce dans le lit qui me soutient, m'enfonce dans le vide de la vie qui m'entoure, qui n'est plus de la vie, qui se lève en soubresaut. Mon être respire, difficilement. Le souffle coupé, il tente de comprendre ce qu'il se passe. Le réveil lui est brutal : les mains tremblent, les muscles sont contractés comme des tombeaux, les orteils tendus à la manière des vieilles femmes. Mes yeux, ouverts si brutalement, sont envahis par des faisceaux de couleurs de tous côtés et ne savent plus où regarder ; alors, ils se ferment à nouveau. Mon âme flottante n'existe plus vraiment, mon corps a pris le relai et, de tout son poids, il m'enfonce dans cette existence matérielle. Thanatonaute de l'irréel, somnianaute, voyageur du rêve, l'esprit en aparté, seul face à soi-même, seul face au vide. Tout en me rendormant, je replace délicatement les mèches de cheveux qui traversaient mon cou. |